Gandhi et Mandela: échecs dans leurs parcours mais tout de même victorieux ; de « personnages » à « héros »
Gandhi triompha dans beaucoup de ses combats et ses actions se solderont par l'indépendance de l'Inde, enfin obtenue, en 1947. Mais il devra également faire face à de nombreux échecs dans son parcours ainsi qu’aux décès de ses nombreux partisans, prêts à mourir pour défendre leurs idées. Malgré cela, Gandhi décédera en héros et deviendra un symbole à l'échelle mondiale, et influencera de nombreuses personnes dans leurs parcours politiques.
Ses combats mettent sa vie et sa liberté en péril : en effet, Gandhi ira de nombreuses fois en prison; en 1920, il est condamné à 6 ans mais n’y restera emprisonné 2 ans. Il fera également 1 an de prison après sa marche du sel et on enfermera 60 000 autres personnes en plus de lui. Il est aussi arrêté en 1914, après sa première manifestation non violente qui prit lieu en Afrique du Sud. Ses manifestations, qui nous le rappelons prônaient la non-violence, ont de nombreuses fois été soldées par des tirs sur la foule, comme en 1919 où plus de 300 personnes se feront tuer et plus de 1000 seront blessées; la population manifestait, malgré l’interdiction des autorités. Gandhi, horrifié, suspend immédiatement la manifestation. Il se reprochera ces décès toute sa vie. En janvier 1931, alors qu’il est libéré de prison, le premier ministre britannique Winston Churchill, arrivé au pouvoir, est décidé à écraser le Parti du Congrès. Des milliers de militants seront bientôt arrêtés et aucuns changements notables sur la politique indienne ne feront surfaces.
Gandhi rêvait d’une Inde autonome et unie où cohabiteraient les deux religions principales de son pays : l'hindouisme et l'islam. Pour lui, «l’Inde doit voir avec son œil hindou et son œil musulman, sinon elle est en partie aveugle». Mais les négociations réveillent les tensions entre les deux communautés, et le leader musulman Muhammad Ali Jinnah réclame bientôt le partage de l’Inde en deux parties, l’une musulmane, l’autre hindoue. Malgré tous les efforts de réconciliation de Gandhi, des affrontements mortels éclatent entre les deux religions.
Ses actions pacifistes, parfois soldées par des défaites et des conflits, comme nous avons pu le voir précédemment, aboutiront avant tout à des négociations en faveur de l’Inde et des indiens. En janvier 1931, Gandhi est libéré par le Vice-Roi Lord Irving et l’accueil à Buckingham. Fidèle à lui-même il arrive simplement vêtu de son pagne et de son châle blancs, chaussé de ses sandales. Là-bas, Gandhi négocie la libération des prisonniers politiques et la fin des lois sur le sel contre la fin de la désobéissance civile ainsi que sa participation à une conférence organisée à Londres. Et en 1945, après la seconde guerre mondiale, les Anglais sont prêts à quitter l’Inde
En 1947, les Britanniques nomment Lord Mountbatten pour résoudre le conflit et régler la question de l'indépendance. Enfin, le 15 août 1947, après 182 ans de domination britannique, l’Inde devient indépendante et ce, en grande partie grâce au combat du Mahatma Gandhi. De cette indépendance nouvelle, apparaît deux états: l'Inde pour les hindoues et le Pakistan pour les musulmans. Les frontières des deux pays seront d'ailleurs tracées à la hâte: en 36 jours seulement. Après l'annonce de cette partition, six millions de musulmans quittent l'Inde pour rejoindre le Pakistan, tandis que quatre millions d'hindoues qui vivaient au Pakistan, partent pour l'Inde. Malheureusement des conflits entre musulmans et hindoues prendront place dans le pays, allant à l'encontre de l'idéal non-violent prôné par Gandhi.
Mais le 30 janvier 1948, Gandhi est assassiné par un fanatique hindou, Nathuram Godse, qui lui reproche d'avoir soutenu la cause des Indiens musulmans. Gandhi, considéré comme le héros et défenseur de toute une nation, s'éteint, peu après avoir obtenu l'indépendance tant désirée de son pays. Il devient alors un symbole, une légende, aussi bien pour les indiens que pour les personnes du monde entier, lui offrant une identité et une reconnaissance nationales mais aussi internationales. Le Mahatma, père de tout un peuple, se sera battu toute sa vie, se mettant parfois en danger, pour offrir aux indiens les droits et libertés qu'ils méritent. Sa date de décès est d'ailleurs fêtée en Inde en tant que Jour des martyrs (Martyrs’ Day), qui honore des personnalités, reconnues comme martyrs de la nation. C'est ainsi que le 30 janvier, en Inde, le président, le vice-président, le premier ministre ainsi que le ministre de la défense, déposent une couronne de fleurs au mémorial du Raj Ghat. Enfin, ses actions influenceront d'autres personnalités dans leurs démarches politiques et sociales non violentes, comme par exemple Nelson Mandela en Afrique du Sud et Martin Luther King aux États-Unis. Mais retrouverons-nous, à l’heure actuelle, des défenseurs de la paix tels que Gandhi, Mandela ou même King ?
Mais malgré cela Mandela ne perdait pas son objectif de vue et c'est dans cette prison qu'il apprit l'histoire de ces oppresseurs les Afrikaners ainsi que leur langue afin de les comprendre et d'établir un dialogue avec eux. À partir ce cela il commença à changer sa façon de voire les Afrikaners, ça lui donne un esprit de réconsillation. Avec les autres prisonniers, Nelson échange des connaissances dans ce qui est appelé "l'université Mandela". Il étudie même par correspondance à l'Université de Londres et reçoit un diplôme de Bachelor of Laws.
Le 6 décembre 1971, l'Assemblé générale des Nations unies déclare l'apartheid comme crime contre l'humanité.
En 1979, il a reçu le Prix Nerhu pour la Paix.
En mars 1982 après dix-huit années d'emprisonnement à Robben Islande Mandela sont transférés lui et les autres dirigeants de l'ANC à la prison de Pollsmoor dans la banlieue du Cap.
Durant ces années à la prison de Pollsmoor l'Afrique du Sud ce déchirent en deux camps distingue, d'un côté les Africaners et de l'autre les Africains tous deux ce massacrant mutuellement.
Après cinq années de négociation Frederik De Klerk annonce la libération de Nelson Mandela le 2 février 1990, il lève également l'interdiction de l'ANC. Le 11 février 1990 Mandela est libéré l'événement est tel qu'il est retransmit en direct dans le monde entier.
Le 7 décembre 1988 il est mis en résidence surveillée et fut définitivement libéré le 11 février 1990 sur ordre de M.Frédérik De Klerk. Il mit également fin à la clandestinité de l’ANC, pour maintenir la paix civile en Afrique du Sud. Les deux hommes ont travaillé ensemble pour mettre fin à l'apartheid grâce à un régime de transition.
En 1989 lui est décerné le Prix Kadhafi des droits de l’Homme.
Et en 1993 Nelson Mandela et Frédérik De Klerk se voient décerner le Prix Nobel de la paix.
À la suite des premières élections démocratiques du 27 avril 1994, Nelson Mandela est élu Président de la République d'Afrique du Sud et prête serment à Pretoria le 10 mai 1994 devant toute l'élite politique internationale.
Il préside au premier gouvernement postapartheid du pays, un gouvernement d'union nationale entre l’ANC, Parti National et le parti zoulou Inkhata avec pour vice-présidents: Thabo Mbeki et Frédérik De Klerk.
Comme prévu lors des négociations de la période de transition, la commission « vérité et réconciliation » instruit des exactions et des crimes commis sous l'apartheid par les forces de sécurité et le gouvernement, mais également par les mouvements de libération. Il s'agit de confronter le passé afin de tourner la page historique et non de juger les crimes. Ce rôle demeure du ressort des tribunaux pénaux.
Président, Nelson Mandela est un chef d’État. Avec Thabo Mbeki comme chef de gouvernement.
Prônant la réconciliation nationale, il se rend même à Orania pour rencontrer Madame Hendrik Verwoerd (femme du fondateur de l’apartheid) et organise une rencontre à Pretoria réunissant les femmes des anciens dirigeants du pays et les épouses de ses codétenus.
Redonnant sa légitimité à l'Afrique du Sud. Son pays devient pour tous un exemple de réconciliation nationale.
Il sera mandaté par l’ONU comme médiateur l’or négociations de paix. En particulier en Afrique dans la région des Grands Lacs.
En 1995 Nelson Mandela soutient l'équipe de rugby des Springboks, un ancien symbole de l'apartheid, lors de la coupe du monde. La victoire des Springboks est devenue emblématique.
En 1997, Mandela cède la direction de l’ANC.
Vers la fin de son mandat, quelques radicaux critiquent le manque d'efficacité de sa politique dans la lutte contre, les inégalités raciales, le SIDA, et la lenteur des procédures d'indemnisations des noirs dépouillé sous l'apartheid.
En 1999, comme il s'y était engagé lors de sa campagne électorale, Nelson Mandela n'est pas candidat à sa propre succession et quitte la vie politique. Thabo Mbeki lui succède à la présidence de la république.
Pour continuer son œuvre, il fonde la Fondation Nelson Mandela.
Jeudi 5 décembre 2013, Nelson Mandela meurt à l'âge de 95 ans. Son décès marqua le monde entier, aux États-Unis le drapeau a été mis en berne. Le monde entier rend hommage à cette légende. Tout d'abord dans les médias, puis à la cérémonie officielle le 10 décembre au FNB Stadium de Soweto ou plus d'une centaine de chefs d'État c'étaient rendue sur place. Entre autres Barack Obama, les Présidents Hollande et Sarkozy, le secrétaire général de l'ONU... Ces funérailles ont eu lieu le 15 décembre, il est inhumé dans le village de son enfance, Qunu.
"Son combat était votre combat, ses victoires étaient votre victoire, sa dignité et votre espoir ont trouvé une expression dans sa lutte pour la liberté et la démocratie. Madiba est le dernier grand libérateur du XXe siècle ». Barak Obama lors de sa prise de parole le 10 décembre.
